A toutes les femmes qui souffrent d’inégalité.

A tous les militants et organisations du Mouvement des Femmes Iraniennes.

 

Depuis 26 ans, la législation islamique a refusé aux femmes iraniennes les droits humains les plus fondamentaux. L’imposition de le voile a fait de la femme une citoyenne de second degré. Les tueries d’honneur sont aujourd’hui légales, et les femmes sont ainsi condamnées à la pendaison et la lipidation pour « comportements licencieux ».

Une ségrégation forcée a entraînée les femmes dans l’isolation, minimisant leurs rôle dans la société. La libre association est interdite à la jeunesse. L’homosexualité est réprimandée telle un crime, tandis que la polygamie et les « mariages temporaires » (Sigheh) sont non seulement légaux mais encouragés par l’état.

Les lois en rapport au mariage et au divorce ont démuni la femme de toute liberté à se choisir un époux, au droit d’avoir des enfants et d’en être la gardienne légale, au droit de se choisir un emploi, au droit de choisir de travailler ou non, au droit de voyager…

Depuis 26 ans, l’état théocratique iranien a renforcé toutes ces lois contre les femmes à travers le déploiement de milices dans les rues, les tribunaux, les prisons, la pendaison et la lapidation.

Depuis 26 ans, la dépravation des droits fondamentaux a rendu la vie des femmes en Iran infernale. L’addiction, la prostitution, le suicide et l’immolation administrée par soi ont augmenté de manière effrayante parmi les femmes.

Depuis ces 26 dernières années, notre combat contre l’inégalité s’est effectué de différentes manières : dans les rues, dans les premières manifestations contre le port de  voile, dans les prisons et sous la torture, pendant que de jeunes prisonnières sont violées pour qu’elles ne puisse être « admises au paradis ». Les femmes iraniennes se sont battues de manière quotidienne contre les forces de la sécurité qui les attaquent pour un « port insuffisant du voile », dans les couloirs des tribunaux  de divorce et de détention, et contre la discrimination sexuelle dans les écoles et les universités… Nous nous sommes battues de tellement de manières différentes pour réaffirmer notre existence et nos droits contre des législations misogynes et le couronnement d’une culture patriarche. 

Dans de récents combats, nous nous sommes assurés que le monde se souviendra de Zahra Kazemi, nous avons pu retarder la lapidation de Hajiyeh et obtenir la libération de Afsaneh Norouzi. Cependant, aussi longtemps que les cois d’inégalités et de misogynie subsisteront, les femmes ne seront pas libérées de l’esclavage. Aussi longtemps que ces lois existent, les femmes comme Atefeh seront exécutées, et d’autre comme Shahgol molestées et lapidées.

Ces lois esclavagistes sont les fondements de l’état religieux iranien. Ces lois et tous les organes répressifs qui garantissent leur renforcement travaillent à l’étouffement complet des femmes. Sans l’abolition de ces lois, la séparation de l’état et de la religion n’aura aucun sens. Cela ne dépend qu’à toutes les personnes libres d’esprit de faire entendre sa voix contre l’inhumanité de ces lois et de se battre pour leur abolition. Ce combat pour l’abolition de ces lois est aussi le combat pour le renversement du régime islamique en Iran et l’établissement d’un ordre nouveau qui garantira et reconnaîtra l’égalité de la femme sous tous ses aspects. 

Au moment où ces lois médiévales ont été imposées, où le voile à été forcé sur nos têtes et où les opposants politiques ont été exécutés, les gouvernements occidentaux ont regardé ces scènes avec une satisfaction silencieuse. Maintenant que notre combat a poussé le régime à faire retraite, maintenant que nous avons fait en sorte que le monde entende notre voix, ils prétendent faussement nous encourager. L’expérience de la femme par-delà le monde, et précisément en Afghanistan et en Irak, nous a prouvé que les pouvoirs politiques, économiques et militaires actuels dans le monde n’offrent rien que plus de pauvreté et d’exploitation. Tout ce qui a été accompli jusqu’à maintenant n’a été que le fruit de nos propres efforts, et il en sera de même à l’avenir.

Rassemblons nos forces pour créer un mouvement unis et éradiquer aussi vite que possible ces lois d’inégalités et les sanctions islamiques contre les femmes. Haussons ainsi une voix d’opposition contre ces lois pour être entendu à travers le monde, et créer une telle tempête que personne n’osera plus jamais ériger de telles lois contre nous.

Le mouvement pour l’abolition de toutes lois renforçant l’inégalité et les sanctions islamiques contre les femmes iraniennes.

L’Organisation des Femmes du 8 Mars (Iranienne-Afghane), l’Association Internationale des Femmes en Avance (International Association of Advanced Women), Comité des Femmes de l’Association Iranienne de Londres,

Simin Azad, Bita Asghari, Maryam Afrasiabpoor, Ashrafsadat Omidmehr, Mahzad Omidmehr, Mahraz Omidmehr, Sina Ansari, Shole Irani, Zivar Bamiri, Parvane Bokah, Nahid Bahmani, Nahid Bagheri, Iran Parvaresh, Maryam Pooya, Asti Pirooti, Laleh Hosseinpoor, Mitra Hoghoughi, Firouzeh Rad, Mahshid Rasti, Saba Rahi, Mino Sotoodeh, Parvaneh Soltani, Azizeh Shahmoradi, Gissoo Shakeri, Elahe Shokraee, Azita Shafazand, Bano Saberi, Mino Samadi, Setare Abassi, Maryam Azimi, Homa Alizadeh, Zahra Erfani, Homa Ghafoori, Akhgar Farzaneh, Homa Fallah, Firouze Fouladi, Hayde Fouladi, Leila Gharaee, Amene Kakabaveh, Zahra Kameli, Ziba Karbasi, Sedighe Mohamadi, Zaman Masoodi, Azar Mossavat, Yassamin Mather, Mahnaz Moghadam, Nahid Naeemi, Hamila Neesgili, Sara Nikoo, Atousa Vali Sichani, Sandra Gibbs, Karol Hill, Jakie Wright,..