IRAN : La Solidarité prend sa place dans la lutte du peuple iranien

IRAN : La Solidarité prend sa place dans la lutte du peuple iranien !

 

Les rafles sont maintenant quotidiennes en Iran. C’est une histoire sans fin. Ils arrêtent les gens en les accusant d’ « insulte à l’Islam et révolte contre le représentant de dieu sur terre» ou, encore, « atteinte à la sécurité nationale » et « espionnage au profit des pays étrangers ». Dans ce régime théocratique qu’est la République Islamique d’Iran, en place depuis 1979, ce n’est pas facile de faire face à un Etat sécuritaire « les valeurs islamiques » se placent au dessus des droits fondamentaux.

Les témoignages des prisonniers libérés sont accablants : les prisonniers politiques sont torturés dès le début de leur arrestation. Les conditions de détention sont terrifiantes. Les passages à tabac des opposants politiques sont monnaie courante. En arrivant en prison, ils passent par le « tunnel » ou ils sont « accueillis » avec la crosse et la matraque métallique. Les geôliers écrasent leur mégots sur la peau des prisonniers et violent les jeunes parfois même avec des bouteilles. Les cellules sont tellement petites qu’il n’y a ni la possibilité de s’asseoir ni de s’allonger. Il faut rester débout tout le temps! Aucun soin médical n’est administré à ceux qui sont blessés sous la torture et il y a des morts suite aux blessures graves.

Aujourd’hui les partisans de la faction réformatrice du régime font aussi  les frais du système pénitentiaire islamique. Karoubi, le candidat réformateur, en écrivant une lettre à Rafsandjani, en sa qualité du président de l’Assemblée des experts, lui a demandé d’enquêter sur cette situation et notamment les viols collectifs commis  sur les manifestant arrêtés dans les prisons du pays notamment à Kahrizak.

Mais, la lutte du peuple iranien continue, malgré les révélations terrifiantes des prisonniers libérés. Les mères des disparus et des exécutés s’organisent. Elles se rassemblement quotidiennement devant les prisons et dénoncent la barbarie du régime à l’encontre de leurs enfants. 

La mis en place de la mascarade « des aveux collectives » qui visait à instaurer et renforcer un climat de terreur, n’a non seulement arrêté la mobilisation du peuple, mais a discrédité encore plus le régime. Le mot d’ordre du 1er jour qui était « ou est mon vote » est complètement dépassé et le peuple revendique maintenant un autre mode de vie et rejette celui imposé par la théocratie au pouvoir. Le fossé se creuse de plus en plus entre le peuple et le système politique en place qui est la République Islamique.

La majorité de la population iranienne rêve se débarrasser de ce régime sinistre et créer une société libre et humaine sans exploitation ni oppression sexiste. Ce rêve donne courage au peuple iranien à explorer différentes formes de solidarité pour neutraliser collectivement les forces répressives du régime. On assiste bien à une socialisation du risque quand nous voyons une femme sauver un jeune en se passant pour sa mère alors que les bassidjis (la milice islamiste) s’apprêtaient à l’arrêter. Ou bien les habitants de chaque quartier vont ensemble dans les rassemblements et veillent les un sur les autres. Ainsi ils vont secourir celui qui risque d’être arrêté par les basidjis Nous avons eu aussi ces derniers jours les bassidjis qui mettaient des croix sur les portes de la maison de ceux qui de leurs balcons scandaient la nuit des slogans hostiles au régime. Les habitants des maisons  qui n’avaient pas été reparées ont pris l’initiative de marquer les croix sur leurs portes pour mettre à néant cette tentative du régime et empêcher ainsi l’arrestation de leurs voisins.  D’autre exemple encore à noter : à la célébration de 40ème jour de la mort de Neda, Kianoush et bien d’autres, nous avons vu des pancartes contenant : « nous sommes toutes, les mères de Neda ». Le nom de Clotilde REISS, la jeune française arrêtée à Ispahan pour espionnage est aussi dans toutes les revendications pour la libération des prisonniers politiques en tant qu’une enfant du peuple iranien. Elle est arrêtée tout simplement parce qu’elle a manifesté sa sympathie et sa solidarité humaine envers le peuple iranien et pour avoir été témoin direct des évènements  en Iran. Des dizaines de sites iraniens ont lancé des pétitions pour sa libération. Nous soutenons les luttes du peuple iranien en revendiquant :

        La séparation de la religion et de l’état

        L’abolition de toutes les lois réprimant les femmes

        Le droit à la liberté syndicale pour toutes les catégories sociales et notamment les ouvriers

        L’abolition de la censure

        La liberté d’expression et de pensée

        La libération de tous les prisonniers politiques et l’abolition de la peine de mort

        Le respect des droits des peuples opprimés et des minorités religieuses

        Le jugement des responsables et des commanditaires des crimes contre les peuples d’Iran perpétrés  au cours des trente dernières années

La réalisation de ces revendications nous rapprochera  de notre objectif pour créer un autre monde meilleur.

Venez nous rejoindre tous les samedis à nos rassemblements de 15 heures à 17 heures à la Fontaine des Innocents – Métro Châtelet Les Halles 

Organisation des Femmes de 8 mars (IranienneAfghane) - 14 Août 2009

femme8mars@yahoo.fr / www.8mars.com