Pour soutenir les femmes guerrières en Iran

Dédions la fête du 8 mars 2010 au soutien aux femmes d’Iran. Depuis 8 mois, ces femmes se battent en combats de rue courageux contre les forces de l’ordre, les voyous de « Bassidj » et les barbouses civils de la République Islamique  qui est un des plus sanguinaires régimes misogynes du monde. La revendication minimum de ces femmes est le renversement complet du régime islamique. C’est une nécessité qui s’impose de plus en plus en Iran. Mettre un terme à la République Islamique, affaiblira trois décennies de fondamentalisme islamique dans le monde et sera une victoire pour le mouvement d’émancipation des femmes.

Le régime islamique est né il y a 31 ans suite à l’échec de la révolution antimonarchique du peuple iranien. La révolution a été récupéré par  les fondamentalistes islamistes avec à leur tête Khomeiny. Ils ont alors utilisé l’énergie et les sacrifices des masses pour établir leur pouvoir d’Etat théocratique. Les Etats-Unis et les autres puissances occidentales ont ouvert la voie pour le renforcement des fondamentalistes islamiques. A peine un mois après la prise du pouvoir par Khomeiny, il a donné l’ordre de rendre le port du tenu islamique (Hidjab) obligatoire aux femmes. Des dizaines de milliers de femmes ont alors riposté en descendant dans les rues de Téhéran cinq jours durant. Elles avaient pour slogan : nous n’avons pas fait la révolution pour retourner en arrière!» Elles se sont soulevée pour appeler les autres couches de la population à se réveiller. Mais très peu de gens ont assimilé cette vérité que l’oppression de la femme est le caractéristique de tous les régimes réactionnaires et que l’émancipation des femmes est le témoin de la révolution véritable.  Notre société a payé cette ignorance très chère.

 Aujourd’hui, les femmes en Iran se sont de nouveau soulevées. Leur lutte courageuse dans les rues de Téhéran et d’autres grandes villes a beaucoup inspirée les opprimés des quatre coins du monde. Mais le chemin devant elles est très sinueux et dangereux. Dans le domaine politique, le danger réside dans le fait que malgré leur courage, elles ne sont pas encore dotées de conscience sur toutes les implications de cette lutte. De sorte que même leurs revendications les plus élémentaires se perdent dans celles du mouvement général qui à son tour souffre des mêmes maux.

Un des grands obstacles sur la voie de l’émancipation des femmes en Iran est la direction réactionnaire du courant vert et à sa tête Mir Hossein Moussavi. Cette direction tente de limiter les revendications populaires dans le cadre de la « réforme » des institutions de la république islamique. Une démonstration de sa nature réactionnaire réside dans le fait qu’elle rejette toute revendication sur la suppression du voile islamique  obligatoire et l’abolition des lois de discrimination des femmes fondées sur la « charia». Notons que pendant la première décade de l’existence de ce régime, Moussavi était lui-même premier ministre. Il a mis toute sa force pour enfoncer les femmes dans une position d’infériorité. Il a d’ailleurs insisté plusieurs fois encor récemment sur le slogan ; «République Islamique ; ni un mot de plus ; ni un mot de moins». Cette République Islamique vénéré si amoureusement par Monsieur moussavi est justement le régime fondé sur la loi de la subordination de la femme à l’homme. Couvrir la femme de la tête aux pieds est la pierre angulaire de tout l’édifice du système moral du régime et la lapidation de la femme adultère est la garantie de sa solidité sociale. Il est clair que ceux qui ne veulent pas défendre un tel régime réactionnaire, doivent débarrasser le mouvement des «verts» de ces «dirigeants» actuels. Il ne faut pas oublier que «la campagne d’un millions de signatures» et ses affiliés agissent comme les bras longs de ces dirigeants verts dans le mouvement des femmes. Nous ne devons pas nous faire des illusions sur les fausses promesses et prendre des fausses routes. La révolution est notre unique espoir. Les femmes profiteront davantage que quiconque d’une vraie révolution.

Nous devons résister à la pression des forces réactionnaires qui tentent étouffer notre lutte une fois de plus. Nous devons appeler les femmes ainsi que toutes les couches de la société iranienne à ouvrir un horizon clair et révolutionnaire de liberté et d’égalité. Nous devons les mettre en garde pour qu’ils ne sacrifient pas nos femmes et le peuple sur l’autel des groupes réactionnaires qui visent à rétablir le même régime islamique ou quelques choses de pire encore.

A part les forces réactionnaires de l’intérieur, les puissances étrangères aussi s’efforcent d’éviter que le mouvement populaire d’Iran mette leurs intérêts en danger. Les diverses fractions de la classe politique américaine ont entrepris activement des études et discutent pour trouver le moyen de mettre le soulèvement du peuple iranien au service de leur propres intérêts, aussi bien en Iran que dans le moyen orient.

La République Islamique d’Iran est le plus réactionnaire des Etats oppressifs que les femmes d’Iran ont fait l’expérience. Mais les classes dominantes de l’impérialisme américain ne valent pas mieux ! Sous la prétention de « la libération des femmes en moyen orient » et « la guerre contre le terrorisme » ils ont attaqué l’Afghanistan et l’Iraq. Ils y ont semé la destruction et la terreur et ont renforcé le système paternaliste, tribal et religieux.

Les fondamentalistes d’Iran, d’Afghanistan et du moyen orient prétendent être le choix alternatif de la région face au système capitaliste mondial ! Mais leur système à eux est aussi capitaliste. Il a ses racines dans l’ignorance et la superstition officielle et opprime les femmes comme il enchaîne les masses populaires.

L’oppression de la femme est entièrement liée au système politique, économique et social qui domine nos sociétés au niveau mondial. Les femmes subissent l’esclavage moderne qui découle de l’ordre social qui domine le monde actuel et qui se régénère. Cette oppression est gravée dans chaque cellule de l’ordre établie actuelle quelque soit le système ; que ce soit islamique ou que ce soit un autre système sous la domination impérialiste. Ce sont toujours ces mêmes systèmes qui génèrent la misogynie, l’esclavage des femmes, la pauvreté, l’homophobie, apartheid sexuel et racial, travail des enfants, l’aliénation intellectuelle à la religion, la guerre, l’holocauste et les génocides.

Ce régime nous détruit de diverses façons; lors qu’il rencontre notre révolte, nous montre les urnes et nous invite à voter ! Pour eux les urnes sont des boites magiques dans lesquelles  la clé de notre libération est cachée! Ils nous disent que la démocratie et le marché capitaliste forment le sommet de l’ingéniosité de l’être humain. Mais le capitalisme est arrivé au plus fort degré de son pourrissement. Il ne lui reste plus d’issu pour se réformer ou de modérer sa vie infernale. Malgré ceci, ce système ne disparaît pas tout seul. Le peuple conscient doit creuser sa tombe. Nous déclarons que la survie de ce système est au prix de nous nouer encore plus étroitement la corde autour de notre cou et la vie de la majorité de la population mondiale sera encore plus effroyable qu’elle ne l’est actuellement et il est clair que les femmes subiront encore plus de dommages.

L’oppression générale a transformé les femmes du monde entier en un armé gigantesque et puissant qui n’a rien à perdre mais un monde à conquérir. L’oppression de la femme est mondiale et la lutte pour la déraciner peut et doit avoir un caractère international.

Aujourd’hui, c’est le 8 mars. C’est le jour de la lutte contre l’oppression des femmes. Il faut rappeler à tout le monde que le mouvement de la libération de la femme a quelque chose à dire au sujet de toutes les sortes de crimes commises contre diverses parties de l’humanité.

Célébrons cette journée mondiale de la femme dans le monde entier en nous engageant à aider les femmes d’Iran à atteindre l’objectif de cet étape de leur lutte qui consiste à renverser le régime réactionnaire de la République Islamique et à instaurer la liberté et l’égalité pour elles mêmes et pour les autres parties du peuple opprimé iranien.

Nous appelons à nous unir et décider ensemble d’être la voix de la révolution à l’époque  où une minorité détient toute la richesse de la planète d’un côté et une grande majorité de la population vie dans l’exploitation, la cruauté rampante, la discrimination, l’injustice, la famine, etc, de l’autre côté.

Brisons nos chaînes et libérons l’humanité.

Organisation des Femmes de 8 mars (Iran – Afghanistan) -  8 mars 2010

femme8mars@yahoo.fr   / www.8mars.com